La place des jeunes africains sur les périmètres irrigués dans un contexte de libéralisation et de partenariat public privé : le cas des jeunes agriculteurs du delta du fleuve Sénégal

Auteurs-es

  • El Hadji Malick Sylla Université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB/SL)
  • Bruno Barbier Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD)
  • Sidy Mohamed Seck Université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB/SL)
  • Mbène Dièye Faye Ministère de l’Agriculture et de l’Équipement rural (MAER)
  • Tahirou Abdoulaye Institut international d’agriculture tropicale (IITA)

Résumé

Cet article analyse les divers modes d’insertion des jeunes ruraux dans les périmètres irrigués du delta du fleuve Sénégal dans un contexte de réalisation de nouveaux aménagements hydroagricoles et d’acquisition massive de terres par des entreprises de type agribusiness. Dans les années 1960, c’est l’État qui aménageait les périmètres hydroagricoles et qui distribuait des parcelles aux actifs. Les jeunes actifs de la région pouvaient alors acquérir une petite parcelle de 0,2 ha gratuitement sur un périmètre irrigué. À partir des années 1980, le Sénégal prend un tournant libéral, ce qui réduira le développement des aménagements hydroagricoles publics et augmentera les périmètres privés. Dans cette logique, les jeunes actifs qui, le plus souvent, n’ont pas les ressources nécessaires pour acquérir des terres, éprouvent de sérieuses difficultés à s’installer en agriculture irriguée. À partir de 2006, des programmes bâtis selon le paradigme du partenariat public-privé ont réalisé 5 000 ha de nouveaux aménagements hydroagricoles dans cette zone et, dans ce cadre, laissent une petite place aux jeunes agriculteurs. Parallèlement, l’agro-industrie a aussi gagné du terrain et permet l’embauche de nombreux jeunes, mais de façon temporaire et précaire.

En s’appuyant sur des enquêtes auprès des exploitants et des salariés agricoles du delta du fleuve Sénégal, nous montrons que les jeunes peinent de plus en plus à accéder à la terre ou à trouver des emplois décents dans le salariat agricole. En outre, l’étude montre que, plus que le salariat agricole, l’autonomisation des jeunes à travers l’accès au foncier irrigué demeure le meilleur moyen de lutter contre la pauvreté.

Biographie de l'auteur-e

Tahirou Abdoulaye, Institut international d’agriculture tropicale (IITA)

 

 

Téléchargements

Publié-e

2022-02-22

Numéro

Rubrique

Dossier thématique