D'une étiquette à l'autre. Des jeunesses entre pénal et handicap

Auteurs-es

  • Nadia Beddiar Institut catholique de Lille
  • Ilona Cler Université de Lille
  • Mathias Millet Université de Poitiers
  • Guillaume Teillet Université de Poitiers
  • Manon Veaudor Université de Haute-Alsace

Mots-clés :

jeunesse, justice pénale, handicap, différenciation sociale de l’enfance, classes populaires, suivis institutionnels multiples, France

Résumé

Cet article est centré sur l’analyse des processus qui scandent les parcours juvéniles lorsqu’un suivi pénal recoupe une prise en charge du handicap dans le contexte français. Il interroge les conditions sociales et étapes institutionnelles qui font passer les jeunes d’une étiquette à l’autre, et la façon dont elles façonnent la différenciation des expériences enfantines du monde social. Une première différenciation opère depuis les propriétés et les dispositions primaires des jeunes et de leur rencontre avec les institutions éducatives. L’existence des jeunes se singularise ainsi très tôt sous l’effet de la médicalisation et/ou de la judiciarisation des difficultés qu’ils rencontrent sur les scènes scolaires et/ou familiales. Cette différenciation s’actualise dans un second temps au sein même de la justice des mineurs. Le traitement pénal de cette jeunesse, déjà constituée comme spécifique, se distingue en effet des suivis pénaux des autres jeunes par l’usage dérogatoire des cadres judiciaires et des investissements professionnels « inhabituels ». Enfin, le seuil de la majorité constitue un moment charnière où se rejoue une nouvelle séquence de différenciation, les institutions du handicap pour adultes offrant une perspective de sortie des institutions pénales pour mineurs. L’ensemble contribue à la recomposition des positions sociales, les verdicts institutionnels contribuant à (re)produire une condition populaire héritée ou nouvellement acquise.

Téléchargements

Publié-e

2025-02-27

Numéro

Rubrique

Dossier thématique : Les parcours juvéniles sous le prisme du processus pénal